En utilisant les paiements numériques pour rémunérer les personnes employées dans la lutte contre Ebola, la Sierra Leone a énormément réduit les délais de paiement, évitant ainsi des grèves à grande échelle et garantissant une main d’œuvre stable pour éliminer Ebola. L'expérience de la Sierra Leone montre qu'il est crucial de se préparer tôt aux paiements numériques avant l'émergence d'une crise.
FREETOWN/NEW YORK, le 18 mai 2016 – Les téléphones portables utilisés comme portefeuilles numériques pour payer les équipes d'intervention se sont avérés un outil d'une valeur inestimable dans le cadre de l'action de la Sierra Leone contre l'épidémie d'Ebola, selon une nouvelle étude réalisée par l'alliance Better Than Cash hébergée par les Nations Unies.
Avec la multiplication sans précédent des instabilités économiques, des catastrophes naturelles et des conflits politiques, cette nouvelle étude apporte de précieux enseignements sur les façons d'exploiter le pouvoir de la technologie pour aider les équipes d'intervention d'urgence à atteindre plus de personnes, en les payant numériquement durant les crises. Le pays s'est débarrassé d'Ebola depuis le mois de janvier.
Ce rapport précède de peu le tout premier Sommet mondial sur l'action humanitaire des Nations Unies qui débutera la semaine prochaine.
L'étude révèle que les paiements numériques ont produit des résultats probants à la Sierra Leone, notamment :
En outre, l'expérience de la Sierra Leone montre l'importance critique pour les gouvernements, les entreprises et les organisations internationales de travailler conjointement pour développer des cadres politiques, des infrastructures et des directives opérationnelles pour les paiements numériques avant l'émergence d'une crise.
“L’experience de première main de la Sierra Leone avec les payments électroniques et son impact sur la réponse face à la crise Ebola nous ont appris que c’est aux gouvernements comme les nôtres d’accorder une importance à ce système de paiement en pleine expansion, car il peut contribuer de façon significative à une croissance inclusive et à la transparence. Il appartient aux gouvernements de prendre les devants en développent un partenariat avec le secteur privé, la banque centrale, les organisations de développement, les institutions financières ainsi que les opérateurs de réseau mobile, afin de créer les fondements d'un système des paiements électroniques inclusif, » a expliqué H.E. le Momodu L. Kargbo, ministre des Finances et du Développement économique de la Sierra Leone.
La Sierra Leone a été l'un des pays les plus durement touchés par l'épidémie d'Ebola, avec plus de 14 000 cas reportés sur les 28 000 cas au total en Afrique de l'Ouest. Les équipes d'intervention contre Ebola ont été réparties dans les 14 districts de la Sierra Leone, y compris de nombreuses unités de santé dans les zones rurales. La vitesse à laquelle le virus d'Ebola s'est répandu a obligé le gouvernement à mettre en place un outil plus sécurisé, plus fiable et plus efficace que les espèces pour gérer les paiements versés aux équipes d'intervention, dans un pays où il existait moins de 50 distributeurs de billets lorsque l'épidémie a frappé.
Les paiements numériques se sont avérés une solution performante, en particulier étant donné que la Sierra Leone disposait déjà d'un réseau mobile couvrant près de 95 % du pays, et que plus de 90 % des membres des équipes d'intervention avaient accès à un téléphone mobile.
Les espèces ont notamment le défaut d'être coûteuses, lentes, difficiles à transporter et exposées au vol, à la corruption et aux erreurs de paiement. Les paiements tardifs ou incorrects aux équipes d'intervention ont souvent mené à des grèves durant les périodes d'urgence passées ainsi qu'au début de la crise d'Ebola, avant que les paiements numériques ne soient instaurés.
En Sierra Leone, les paiements numériques ont permis de quasiment éradiquer ces grèves, qui se produisaient huit fois par mois environ - causant la perte de près de 800 jours de travail par mois.
« Les personnes employées dans la lutte contre Ebola mettent leur vie en danger chaque jour. Il était d'une importance vitale qu'elles reçoivent l'argent qu'elles avaient gagné, sans perte ou vol. Elles le recevaient immédiatement, puisque leurs familles n'avaient pas d'autre source de revenus ; et seuls les travailleurs légitimes ont été payés - personne d'autre. Payer les équipes d'intervention contre Ebola directement dans leur portefeuille numérique plutôt qu'en espèces a permis d'atteindre ces objectifs, de sauver des vies et d'économiser plus de 10 millions de dollars », a affirmé le Dr Ruth Goodwin-Groen, Directrice générale de l'alliance Better Than Cash. « L'expérience de la Sierra Leone montre qu'il est crucial de développer et de mettre en œuvre des cadres politiques nationaux et des infrastructures de support pour favoriser la création d'écosystèmes de paiement numérique efficaces et flexibles en amont des crises humanitaires. »
La vaste majorité des économies ont été réalisées grâce à l'élimination des paiements aux personnes qui n'étaient pas des travailleurs d'intervention contre Ebola légitimes, connus sous le nom de « travailleurs fantômes ». L'argent économisé a été versé aux personnes véritablement dans le besoin.
Lire le rapport complet ici. L'alliance Better Than Cash met à disposition des experts pour répondre à toute question à propos de l'étude.
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Angela Corbalan, angela.corbalan@uncdf.org/(+1) 917 224 9109
L'alliance Better Than Cash est un partenariat mondial rassemblant des gouvernements, des entreprises et des organisations internationales qui accélèrent la transition vers les paiements numériques dans le but de réduire la pauvreté et de favoriser une croissance inclusive. Le Fonds d'équipement des Nations unies lui sert de secrétariat. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.betterthancash.org, suivez @BetterThan_Cash et abonnez-vous à notre lettre d'informations.